Défi 2018 : Les femmes à la conquête du Pôle Nord !
Par math-bernard | Le 13/02/2017 | Commentaires (2)
Des femmes se préparent à relever un défi sans précédent : atteindre en ski l’ultime degré du Pôle Nord ! Mais, indépendamment de l’intérêt scientifique et sportif, ce projet palpitant a une visée bien plus large : jeter les bases d’une meilleure compréhension entre les peuples. Coup de projecteur !
Elles s’appellent Susan, Anisa, Ida, Myriam, ou encore Stephanie.., 11 femmes qui ont répondu à l’appel de l’aventure arctique. Âgées de 26 à 40 ans, elles composent un groupe de scientifiques, journalistes, femmes d’affaires, mères au foyer, enseignantes… Sous la bannière « The Women’s Euro-Arabian North Pole Expedition », elles devraient se lancer à la conquête du Pôle Nord Géographique en avril 2018. À partir d’une latitude approximative de 89°N, elles vont skier pendant une dizaine de jours en direction du Pôle Nord, couvrant une distance d’environ 100 kilomètres. Tout le voyage s’effectuera en ski et elles dormiront dans des tentes à même la glace.
Mais pourquoi se lancer dans pareille aventure ?
Effacer les préjugés entre l’Occident et le monde arabe
« Mon objectif en organisant cette expédition est d’aborder le problème des idées préconçues entre les femmes de culture occidentale et arabe et d’offrir un aperçu susceptible de faire une différence dans l’avenir », déclare Felicity Aston. D’où l’idée de rassembler des femmes occidentales et des femmes arabes pour relever ce défi ensemble et montrer que les différences sont une force et non un sujet de division. « Je veux participer à ce voyage de mixité culturelle, déclare Lamees, une Koweïtienne de 26 ans. Nous unir et nous rassembler en tant qu’êtres humains est un acte essentiel dont nous avons besoin aujourd’hui et je suis honorée de représenter mon pays et ma culture dans cette expédition. »
Parmi les nationalités représentées dans ce périple, on compte la France, la Grande-Bretagne, Oman, le Koweït, le Qatar, la Slovénie, l’Arabie Saoudite, la Suède, les Émirats arabes unis et Chypre.
Autant dire que les différentes épreuves auxquelles ces femmes seront confrontées ne manqueront pas de les souder : des températures en-dessous de 40°C, des ours polaires, se chauffer et se nourrir dans des conditions extrêmes, affronter les vents glacés et l’épuisement, éviter les pièges du climat… Face aux dangers de l’environnement, on n’est plus européen, américain ou arabe, on est juste humain. « Nous avons beau venir de différentes régions du monde, nous avons tous le même instinct », ajoute Lamees.
Mais cette expédition, c’est aussi un défi pour soi-même et une force d’inspiration pour les autres.
« Aller au-delà des attentes d’autrui. »
Invitée à The Woman’s adventure Expo de Londres, Misba, 47 ans, a lancé à un auditoire enthousiaste : « Je ne fais pas cette expédition uniquement pour moi, mais aussi pour vous. »
Oui, car il s’agit d’abord et avant tout d’un défi personnel. Aller au-delà de soi et de ce que l’on pense parfois être ses limites. C’est notamment le cas pour ces femmes venues du Moyen-Orient et qui sont plus accoutumées à la chaleur du désert qu’au froid du Pôle Nord. « Je veux expérimenter un environnement différent » affirme Maryam, 28 ans. « J’espère réussir cette expédition, ajoute Misba, et en faire mon plus grand accomplissement à ce jour ! »
En second lieu, cette expédition se veut une source d’inspiration pour toutes les femmes et pour tous ceux qui n’osent pas aller au-delà d’eux-mêmes. Ne pas se limiter, ne pas se restreindre, croire en soi et se libérer de ses entraves pour réaliser ses rêves. Oui, telle est aussi la vocation de cette entreprise inédite. Aller au-delà des attentes des autres pour leur donner à eux aussi le goût de l’aventure et des conquêtes. « Pour moi, la part la plus importante de partage de cette expérience, dit Susan, 35 ans, c’est de rendre les enfants plus curieux, de faire d’eux de plus grands rêveurs, d’élargir leurs horizons et de leur donner, dès le plus jeune âge, une vision de la femme forte et aventureuse. » Aller au-delà des attentes des autres, c’est aussi dire aux femmes du Proche et du Moyen-Orient : « Vous pouvez être plus que ce que l’on attend de vous. Vous pouvez être plus que de simples femmes au foyer, vous pouvez vous accomplir en tant que personnes et rechercher votre propre idéal. »
Défis de demain : les femmes à l’avant-garde
« La femme est l’avenir de l’homme » chantait Jean Ferrat. C’est aussi ce que semble penser Felicity Aston, organisatrice de l’expédition. « Le monde est confronté à des problèmes communs - tel que le rapide changement climatique - qui vont au-delà des frontières et des intérêts nationaux, déclare-t-elle. Nous devons trouver des solutions ensemble et les femmes ont un rôle important à jouer. »
De fait, l’expédition poursuit également un objectif d’intérêt scientifique. Audrey Bergouignan, chercheuse au CNRS (Centre National de Recherche Scientifique) de Strasbourg, a mis en place un groupe de chercheuses chargées de suivre le périple de ces 11 femmes. Elles seront étudiées avant et après le voyage, et équipées de dispositifs scientifiques (moniteurs de fréquence cardiaque, accéléromètre, i-button...) chargés de recueillir des données sur leur état de santé. L’ensemble de ces données permettra d’analyser leur métabolisme, leurs adaptations physiologiques, leur dépense énergétique.., afin de mieux évaluer les aptitudes d’accommodation de la femme à des conditions extrêmes. « C’est la première fois qu’une étude de cette ampleur est réalisée sur des femmes, déclare Audrey Bergouignan. Les résultats de cette expédition pourraient faciliter la mise en place de nouvelles missions vers des zones difficilement accessibles, notamment la planète Mars. »
Un projet passionnant que nous suivrons avec beaucoup d’intérêt.
Source photos: The women's Euro-Arabian North Pole Expedition
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Commentaires (2)

- 1. | 03/03/2018

- 2. | 22/02/2018
Avez-vous un retour sur le périple de ces femmes au Pôle Nord? Allez-vous faire un article sur le bilan de cette aventure?
Cordialement.
Le périple de ces jeunes femmes commence le mois prochain. Nous sommes en contact avec Susan Gallon, une des participantes, et nous ferons sans doute un autre article.
Cordialement.